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vendredi 26 septembre 2014

ISOTTA FRASCHINI

Isotta Fraschini était un constructeur automobile italien historiquement connu et reconnu pour ses productions de luxe parmi les automobiles les plus prestigieuses et recherchées de l'époque.
La "Società Milanese Automobili Isotta Fraschini & C." a été créée à Milan le 27 janvier 1900 par Cesare Isotta et les frères Vincenzo, Oreste et Antonio Fraschini. La production automobile pris fin en 1949, celle des poids lourds en 1955. La production de moteurs industriels se poursuit, encore de nos jours, avec la société Isotta Fraschini Motori.

 Isotta Fraschini Type FE

Histoire

Les premières automobiles produites par le constructeur milanais remontent à 1902. La première disposait d'un moteur Aster de 699 cm³, la seconde d'un moteur à deux cylindres de 2251 cm³ et enfin une troisième avec un moteur De Dion-Bouton de 785 cm³. En 1903, l'entreprise produit une nouvelle voiture équipée d'un moteur de sa propre conception d'une puissance de 24 CV (chevaux vapeur).
IF 10 Volandia 6 1.2 HP

En 1905, l'ingénieur Giustino Cattaneo est nommé directeur technique de la marque milanaise et il lui restera fidèle jusqu'en 1933. En 1907, suite à un accord avec la société française De Dietrich, le constructeur italien lui cède une licence pour la production de 500 châssis Isotta Fraschini. Les grands succès acquis dans le domaine des courses automobiles et la diffusion de ces 500 automobiles eurent un effet très positif pour la notoriété de la marque.
Un autre fait important pour Isotta Fraschini interviendra en 1908 quand, aux États-Unis, une voiture Isotta Fraschini établit un record de vitesse moyenne à 105 km/h.
C'est en 1908 qu'Isotta Fraschini lance la Tipo FE, une automobile dont les caractéristiques techniques sont vraiment révolutionnaires pour l'époque. Elle fera la une de tous les journaux et sera acquise par les autres constructeurs pour comprendre et décortiquer ses inventions. Isotta Fraschini renouvela l'expérience avec la Tipo KM, une voiture sportive produite de 1911 à 1914, équipée d'un moteur d'une cylindrée folle de 10.618 cm³.
En 1911 le constructeur innove, le premier en Italie et un des tous premiers au monde, avec des freins également sur les roues avant.
De plus, les moteurs industriels du constructeur sont emplyés pour tous types d'utilisation : moyens de locomotion civils et militaires, terrestres, marins et aériens. C'est ainsi que seront équipés de moteurs Isotta Fraschini des avions, notamment les fameux chasseurs Caproni, des dirigeables, des vedettes de la Marine Militaire de nombreux pays ainsi que des vedettes anti sous-marins, les fameux "MAS" italiens. Durant la Première Guerre mondiale, la société milanaise a lancé des lignes de production de camions et de remorques pour le transport des troupes.
 Isotta Fraschini KM

Après la guerre, Isotta Fraschini se retrouva, comme quasiment toutes les entreprises réquisitionnées dans leur pays pour l'effort de guerre, en grande difficulté financière. C'est au cours de cette période que le conte Lodovico Mazzotti pris une participation importante dans le capital de la société.
Malgré les difficultés et la récession économique des années d'après guerre, le constructeur milanais présenta un nouveau modèle de très haut de gamme, destiné à séduire une riche clientèle internationale. Il lance en 1919 la Tipo 8, qui fut la première automobile de série équipée d'un moteur à huit cylindres. La Tipo 8 fut très vite désignée comme la meilleure expression de l'élégance automobile, elle sera la voiture la plus désirée au monde. Elle coûtait environ 150.000 £ires italiennes de l'époque (soit environ 200.000 € de 2012). Cette voiture sera commercialisée essentiellement aux USa et en Australie.
Au début des années 1920, les voitures Isotta Fraschini ont fait le bonheur de personnalités comme Gabriele d'Annunzio et Rudolph Valentino. Cette voiture sera utilisée dans le film Viale del tramonto. Le 7 septembre 1927 Benito Mussolini en acheta officiellement une dont le numéro de châssis portait le numéro 1.408. Le Ministère Italien de l'Intérieur acheta deux Tipo 8A aussi pour le Duce. Le Roi Humbert II d'Italie acquis personnellement un coupé de ville carrossé à Turin par Pininfarina et le "Reale Automobile Club d'Italia" de Milan offrit une berline au pape Pie XI.
 Isotta Fraschini Torpedo 35/45 HP

Après le décès de Oreste Fraschini, ses frères et l'avocat Isotta quittèrent la société en cèdant leurs parts au conte Mazzotti qui en devint la Président et à Cattaneo qui devint amministrateur délégué, Directeur Général en français ou Chief Executive Officer (en langage moderne). L'année 1929 fut marquée par l'écroulement total de la Bourse de New York et la grave crise économique qui s'en suivit. La société Isotta Fraschini fut contrainte de réduire son capital à 9 millions de £ires, alors qu'il était de 60 millions en 1924. Les responsables du constructeur milanais après avoir effectué de nombreux voyages aux USA, avaient donné leur accord pour céder une partie de la société à Ford qui voulait disposer d'une filiale en Italie. Henry Ford acheta même un terrain de 5 hectares à Livourne pour construire son usine d'assemblage mais les autorités italiennes mirent leur véto. Ford aurait dû se contenter de poursuivre la production dans les ateliers milanais, qui devaient être agrandis. En 1930, l'accord semblait sur le point d'aboutir : il ne manquait que les signatures au bas du contrat, mais des industriels firent pression sur le gouvernement pour éloigner ce concurrent supplémentaire.

 Isotta Frascini Tipo 8

En effet, quand le sénateur Giovanni Agnelli a vent du projet de Ford, il urle à son plus fidèle collaborateur : ...mais comment, mes usines tournent au ralenti, mes ouvriers ne travaillent que 4 ou 5 jours par semaine et on permet à un constructeur étranger de s'installer en Italie pour m'enveler la dernière bouchée de pain ?. Agnelli prit le premier train pour Rome où il rencontra les plus hauts responsables du gouvernement. Peu de temps après la loi "Gazzera" fut promulguée. Cette loi précisait : toute création d'usine ou agrandissement d'usines existantes est interdit sans autorisation préalable du Ministère de la Guerre. Henry Ford n'obtint jamais d'autorisation et renonça à ses projets sans insister. Isotta Fraschini avait ainsi perdu une occasion unique d'assurer son développement industriel et productif.
L'année 1932 sera marquée par l'arrivée dans la société de l'ingénieur Giovanni Battista Caproni. Il décida immédiatement d'arrêter la production de la seconde version de la Tipo 8 pour augmenter celle des moteurs diesel. Isotta Fraschini fut alors intégrée dans le groupe Caproni. L'ingénieur Cattaneo fut remplacé par Giuseppe Merosi qui avait travaillé précédemment chez Alfa Romeo et F.I.V. Bianchi. Durant la Seconde Guerre mondiale, Isotta Fraschini se convertit dans la production de camions (dont la cabine avait été conçue par le carrossier Zagato) et les moteurs d'avion.
 Isotta Fraschini Tipo 8A S LeBaron

La production de camions dura une quinzaine d'années, de 1938 à 1955, dont le fameux IF D80, qui sera assemblé sous licence au Brésil par le constructeur local F.N.M. et dont Isotta Fraschini a outillé l'usine.
A la fin de la seconde guerre mondiale, l'entreprise milanaise décida de reprendre son vrai métier : la production de voitures de luxe. Elle engagea Fabio Luigi Rapi, un designer de voitures et ingénieur, ainsi qu'Alessandro Baj avec la responsabilité de concevoir un nouveau modèle Isotta Fraschini. Pour la partie mécanique, la société comptait sur l'ingénieur Aurelio Lampredi qui venait à peine de quitter Ferrari où il retournera en 1948. Ils conçurent une voiture fantastique : la 8C Monterosa équipée d'un moteur à 8 cylindres. Ce modèle fut lancé durant la période la plus délicate que connut la société. Les moteurs d'avions étaient d'une qualité irréprochable et faisaient l'admiration de tous mais les commandes n'arrivaient pas en raison de la crise d'après guerre, les investissements indispensables pour mettre en fabrication la nouvelle 8C Monterosa ne furent jamais débloqués.
 Isotta Fraschini Tipo 8b

Le 25 février 1948, la société en cessation de paiement fut mise sous contrôle judiciaire contrôlée par la holding publique d'Etat EFIM, l'Entité pour le Financement de l'Industrie Mécanique, principal créditeur d'Isotta Fraschini. Le 24 septembre 1949 un liquidateur judiciaire fut désigné. La production automobile fut arrêtée et la la division moteurs de la marque mondialement connue et réputée Isotta Fraschini fut adossée au constructeur italien Breda et renommée Fabbrica Automobili Isotta Fraschini e Motori Breda S.p.A. qui deviendra, en 1980, Isotta Fraschini Motori dont le siège social sera implanté à Bari.
 Isotta Fraschini 8A Flying Star Roadster

Isotta Fraschini 8A Boattail Tourer

 Isotta Fraschini 8A Sedan

Isotta Fraschini Tipo 8A Castagna

Isotta Fraschini Tipo 8 Sala Phaeton

Isotta Fraschini Castagna Landaulette

Isotta Fraschini 8C Monterosa

La tentative de renaissance

A San Ferdinando en Calabre, des passionnés d'automobile ont cherché à mettre au point un ambitieux programme pour faire renaître la célèbre marque automobile alors que la Carrozzeria Fissore l'avait rachetée en 1993 à la holding Finmeccanica. Grâce à des subventions de l'Etat italien, ils décidèrent de concevoir une automobile de luxe aux prestations d'excellence, comme l'avait toujours fait Isotta Fraschini dans le passé. Une étude de marché montra que la splendeur et le renom de la marque ne s'étaient en rien ternis.
Deux modèles furent présentés : le premier fut la T8, dérivée de l'Audi A8 et qui reprenait un nom glorieux d'une Isotta de 1919, une traction avant avec un moteur V8 de 4172 cm³ développant 300 ch. La carrosserie en aluminium était due à Tom Tjaarda, designer qui lors de sa première expérience chez Pininfarina a participé au projet de la Fiat 124 Spider et a ensuite dessiné la De Tomaso Pantera. La T8 fut présentée officiellement au Salon de Paris de 1998. Seulement 4 exemplaires seront fabriqués : 2 avec un moteur Audi et 2 avec un moteur Ford Mustang.
L'autre modèle, la T12, produite en un seul et unique exemplaire était une "berlinette" à 4 places avec un moteur 12 cylindres. elle fut exposée en même temps que la T8 au Salon de Paris en 1998 comme prototype statique.
En 1998, Audi racheta le constructeur Lamborghini mais abandonnera le projet commun avec Fissore en 1999. La production de ces modèles s'arrêta là et la société fut liquidée.
En 2000, soit 100 ans après sa création, un groupe de financiers milanais, passionnés d'automobiles, a racheté les droits sur la marque Isotta Fraschini et ont créé une nouvelle société baptisée Isotta Fraschini Milano ainsi qu'une fondation Intrepida Fides.

jeudi 25 septembre 2014

DATSUN

Datsun est un constructeur automobile japonais. Lancée comme « une nouvelle marque » le 15 juillet 2013, Datsun est la troisième marque du groupe Nissan, dont elle représente la gamme low-cost, tandis que Nissan représente le généraliste et Infiniti le premium luxe. Datsun fut à l'origine même de Nissan. En France, le nom Datsun est abandonné au profit de Nissan en 1983.

Histoire

Origine

En 1913, Masujiro Hashimoto, un Japonais ayant fait des études et travaillé aux États-Unis, fonde la compagnie automobile Kaishinsha à Tokyo avec trois investisseurs, Kenjiro Den, Rokuro Aoyama et Meitaro Takeuchi, dont les initiales seront à l'origine de la marque DAT. La première DAT produite est présentée à l'exposition Taisho de Tokyo au printemps 1914. DAT utilisera plus tard le slogan « Durable, Attractive and Trustworthy » (« Résistante, attrayante et digne de confiance ») également basé sur les trois lettres. En 1931, une petite voiture, la DATson (« le fils de DAT » en anglais), est lancée. Un an plus tard, le nom devient « Datsun », en remplaçant « son » par « sun » (le « soleil », symbole du Japon).
Rachetée en 1933 par Nissan (alors sous le nom de Jidosha Seizo Co.), la marque n'a disparu qu'en 1983.
Datsun model 16

Datsun Sport DC-3

Datsun  Failady

Datsun 112 series

Datsun S211

Datsun Sunny B10 2 door sedan

Datsun 1000

Datsun 1500

Datsun 1600

Datsun 1000 series U220

Datsun Sunny Cab

Datsun 100A

Datsun 120Y (B210) sedan

Datsun 240Z

Renaissance de Datsun

En février 2013, Nissan dévoile une première image donnant un aperçu de la calandre-type de la marque Datsun ressuscitée.
Le 15 juillet 2013, soit un siècle après le premier modèle DAT, Nissan relance la marque Datsun en Inde avec la Datsun GO. Le premier modèle de la marque low cost est une berline cinq-portes sur base de Lada, de 3,78 mètres de long et 1,63 mètre de large, motorisée par un bloc essence d'1,2 litre. Elle sera ensuite diffusée en Indonésie, Russie et Afrique du Sud (2014). Datsun sera la marque à bas coût de Nissan comme Dacia l'est pour Renault, les quatre marques faisant partie avec Lada de l'alliance Renault-Nissan. Les modèles Lada, Dacia et Datsun auront des plateformes communes.
En septembre, un petit monospace offrant sept places, dérivé familial de la GO nommé GO+, est ajouté à la gamme. Doté de la même plateforme que la GO (elle-même reprise de la Nissan Micra), du moteur 1,2 litre et d'une boîte à cinq rapports, elle sera vendue en Inde et ensuite dans le reste de l'Asie du Sud.
Le 8 avril 2014, Carlos Ghosn présente la Datsun On-Do, une berline à moins de 8 000 euros destinée au marché Russe à partir de juillet. Elle est produite dans l'usine d'Avtovaz à Togliatti en Russie, sur les mêmes lignes d'assemblage que les Dacia, elles-mêmes badgées Renault pour le marché russe.
En août 2014, Datsun présentera un nouveau modèle en Russie, plus petit que la On-Do et destiné à une population plus jeune.
 Datsun GO

vendredi 11 octobre 2013

AUTOMOBILES MG

MG est un constructeur de voitures de sport fondé au Royaume-Uni en 1924. La marque est la propriété du constructeur chinois SAIC depuis 2007.
Le nom MG est un hommage à Morris Garages (les garages Morris), un concessionnaire de véhicules Morris à Oxford qui a commencé à produire des versions modifiées dessinées par Cecil Kimber. Celui-ci avait rejoint la société en 1921 au poste de Directeur des Ventes et fut promu Directeur Général en 1922. Kimber est resté Directeur Général jusqu’en 1941 lorsqu'il se disputa avec William Morris à propos de contrats militaires, pour l'effort de guerre. Kimber est mort en 1945 dans un accident de train. En 1952, lors de la fusion avec British Motor Corporation (BMC), John Thornley devient Directeur Général pour une longue période, conduisant la société à son apogée jusqu’à sa retraite en 1969.
MG est bien connu pour ses cabriolets sportifs deux places, mais MG a aussi produit des berlines et des coupés. Plus récemment le sigle MG a aussi badgé des versions plus sportives de modèles de son ancienne maison mère Rover.

Mg 14/28 sport

Histoire

La date de création de la marque fait débat. La société a décidé que ce serait 1924 bien que les premiers véhicules arboraient les deux badges Morris et MG et qu’une référence à MG avec le logo octogonal apparaisse dans un journal d'Oxford dès novembre 1923. D'autres contredisent cela et affirment que MG commença ses ventes en 1925.
Les premières voitures qui étaient des modèles Morris modifiées utilisant des carrosseries de la société Carbodies à Coventry étaient assemblées dans un atelier de la ruelle Alfred à Oxford, mais la demande a rapidement imposé, dès septembre 1925, un déménagement dans un lieu plus grand sur la route de Bainton, un atelier partagé avec l'activité radiateur de Morris. Une expansion constante de la société a imposé un déménagement en 1927 dans une usine séparée sur la route de Edmund à Cowley dans la banlieue d’Oxford, près de la principale usine Morris; là pour la première fois il a été possible d'installer une ligne de production. En 1928 la société était devenue assez importante pour justifier la création d'une société distincte des Morris Garages du commencement. M.G. Car Company Limited a donc été créé en mars de cette année et en octobre, pour la première fois, un stand a été loué lors du Salon Automobile de Londres (London Motor Show). Encore une fois la place a rapidement manqué et la recherche d'un site permanent a conduit en 1929 à louer une partie d'une ancienne usine de cuir à Abingdon, puis a s'étendre au fur et à mesure jusqu'à l'arrêt de la production en 1980.
La société, qui était au départ la propriété de William Morris, fut vendue à Morris Motors (appartenant à Nuffield Organisation) en 1935. Ce changement de propriétaire eut des conséquences importantes pour la société en particulier pour sa branche sport automobile. En 1952, MG a été racheté par le groupe British Motor Corporation puis plus tard, en 1968, par British Leyland. Avec BMC, plusieurs modèles MG n'étaient rien de plus que des modèles d'autres marques rebadgés, à l'exception notable des petits véhicules sportifs.
Parmi plusieurs mesures d'économie, l'usine d'Abingdon fut fermée; cela faisait partie du plan drastique de restructuration du groupe BL après les difficultés financières des années 1970. Bien qu'un grand nombre d'usines fussent fermées, aucune fermeture ne créa un tel tumulte parmi les ouvriers, les concessionnaires, les clubs et les consommateurs, que celle-ci. Des années plus tard, Sir Michael Edwardes a exprimé des regrets sur sa décision de l'époque. Les modèles suivant de MG construits par Rover Group ont souvent été des modèles rebadgés d'Austin, et étaient construits dans l'usine de Longbridge. Depuis 2003, l'ancien site d'Abingdon est occupé par McDonalds et la Thames Valley Police, seul reste le bâtiment administratif. Le local du MG Car Club est situé juste à côté.
Après que le groupe Austin Rover fut devenu le groupe Rover, MG fut successivement acheté par British Aerospace en 1988 puis par BMW en 1994. Le munichois BMW a ensuite revendu MG en même temps que le groupe Rover au consortium Phoenix. La pratique consistant à vendre un roadster unique et à côté des modèles rebaptisés (Rover) continua. La faillite du groupe a été prononcée en 2005. La production a été arrêtée le 7 avril 2005.
Le 22 juillet 2005, Nanjing Automobile Group (NAC) rachète MG. Le groupe chinois acquiert également les marques Austin, Wolseley, Morris, Princess, Sterling cars, British Motor Corporation, Leyland et Vanden Plas (sauf les droits détenus par Jaguar aux États-Unis et Canada).
Le 26 décembre 2007, le groupe chinois Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC) signe un accord de fusion avec Nanjing Automobile Company (NAC) et achète pour 2,1 milliards de yuans (286 millions de dollars US) la maison mère de la NAC, Yuejin Motor, qui reçoit en échange 5 % du capital du constructeur shanghaien : du même coup, la marque MG se trouve incorporée à la SAIC qui entend relancer en Europe l'usine de Longbridge (le site historique de Rover mais surtout le lieu originaire de la marque Austin dont la NAC a acquis les droits d'utilisation en 2005). Officiellement, les projets de la SAIC seraient de poursuivre la relance de MG en Europe et d'utiliser la base de Longbridge comme fenêtre ouverte sur l'Europe.
MG C-Type

Modèles

Le plus ancien modèle, la 14/28 de 1924, était basée sur un châssis de Morris Oxford doté d'une nouvelle carrosserie et d'une nouvelle mécanique plus sportives. Ce type d'assemblage se poursuivit au travers des modèles suivants qui étaient des adaptations des nouvelles productions de Morris. La première voiture que l'on peut réellement qualifier de « nouvelle MG » en tant que telle, et non de Morris modifiée, fut la 18/80 de 1928, avec son châssis spécifique, et la première apparition de la fameuse grille de radiateur verticale MG. Une voiture de taille plus réduite fut lancée en 1929, la Type M, dotée d'un châssis de Morris Minor; ce fut la première d'une longue série de Midgets. MG s'imposa très tôt parmi les grands noms des courses automobiles internationales. Dès l'avant-guerre, et à la suite du deuxième conflit mondial, MG produisit une ligne d'automobiles, connues comme les Midgets « série T », qui — après guerre — furent exportées dans le monde entier, avec un réel succès commercial. Celles-ci incluaient les MG TC, TD, et TF, toutes descendantes directes de la MG TB des années 1930, et bénéficiant de diverses améliorations, par rapport à leurs aînées.
Mg B

MG abandonna la ligne ancienne des berlines Y et autres modèles d’avant guerre, et lança la MGA en 1955. La MGB fut lancée en 1962 pour satisfaire la demande d’une voiture sportive plus moderne et plus confortable. En 1965, suivit un coupé fermé (FHC : Fixed Head Coupé) : la MGB GT. La MGB fut produite jusqu’en 1980 (plus de 500 000 exemplaires au total), avec des améliorations continuelles essentiellement dues aux normes américaines de plus en plus sévères en matière de pollution et de sécurité. Entre 1967 et 1969 seulement, un nouveau modèle fut lancé, appelé MGC. La MGC était basée sur un châssis de MGB, mais avec un moteur six cylindres plus gros et, malheureusement, plus lourd et plus difficile à manier. Parallèlement, MG commença aussi à produire la MG Midget à partir de 1961. La Midget était une variante légèrement re-stylée de la seconde génération de l’Austin-Healey Sprite. Comme pour la MGB, les versions de la Midget furent fréquemment modifiées, jusqu’à la fermeture de l’usine d’Abingdon en 1980 et la construction des derniers modèles de la gamme. L’écusson MG fut aussi appliqué à diverses berlines du groupe British Motor Corporation, parmi lesquelles la BMC ADO16, également disponible sous la marque Riley, mais avec un côté sportif plus affirmé sous l’appellation MG.
La marque continua à vivre après 1980 puisque British Leyland (devenu plus tard le Groupe Austin Rover), le propriétaire d’alors, continua à placer l’écusson MG sur plusieurs berlines, dont les Austin Metro, Austin Maestro et Austin Montego. En Nouvelle-Zélande, l’écusson MG est même apparu à la fin des années 1980 sur un break Montego, appelé MG 2.0 Si Wagon. Il y eut également une brève apparition en compétition d’une version Metro animée par un moteur six cylindres.
À la fin des années 1980, quand le Groupe Austin Rover fut renommé Rover Group, il relança un modèle 2 places, la MG RV8. Ensuite, en 1995, fut introduite la toute nouvelle MG F (plus tard améliorée et rebaptisée TF, en référence à un ancien et célèbre modèle MG).
Après la scission entre Rover et BMW en 1999, le nom MG apparu sur des versions plus sportives des berlines Rover courantes, du break Rover 75 et même d’un fourgon.
Le Groupe MG Rover acheta Qvale, qui avait présidé au développement de la De Tomaso Bigua. Cette voiture, rebaptisée Qvale Mangusta et immédiatement acceptée pour la vente aux États-Unis, constitua la base de la MG XPower SV, une sportive « extrême » animée par un moteur V8. Elle fut présentée en 2002 et mise en vente à partir de 2004.
Depuis 2006, MG recommercialise en Chine tous les anciens modèles Rover, sous les chiffres 5, 6 et 7. Ainsi, les Rover 75, 25 et Streetwise sont recommercialisées. La Rover 45 a toutefois été abandonnée car jugée trop vieille, de plus sa base était celle de la Honda Civic donc impossible à produire sans les accords de Honda, jugés trop coûteux pour une marque en pleine reconstruction.
En 2006, Project Kimber dirigé par David James est entré en pourparlers avec Nanjing afin d'acheter la marque MG pour produire des voitures de sports basées sur le Roadster Smart dessiné par DaimlerChrysler. Aucun accord ne fut trouvé et il fut annoncé que le Roadster Smart porterait la marque AC.
MG Midget

Nanjing devrait relancer la production des gammes MG TF, ZR et ZT au cours de l'année 2007, mais les ZS ne seront pas produits pour cause de copyright (Honda).
Le 11 juillet 2006, Nanjing a annoncé que la production des coupés TF continuerait. Une nouvelle usine serait construite à Ardmore en Oklahoma pour produire la deuxième génération de la TF qui devrait représenter 60 % des ventes de TF dans le monde. Un nouveau centre de recherche serait aussi ouvert aux États-Unis sur le campus de l’Université d'Oklahoma. L’usine de Longbridge continuerait aussi à produire des TF, et une troisième usine serait construite en Chine.
En 2009 est présentée la MG6, voiture qui annonce le renouveau de MG en Europe. Basée sur la Roewe 550, la MG6 se place en dessous de la défunte MG ZT et sera commercialisée en 4 et 5 portes au début de l'année 2010 en Chine. En Europe, la MG6 arrive à la fin de l'année 2010. Elle sera alors produite à Longbridge, usine qui produit actuellement la MG TF depuis août 2008. Les tarifs n'ont pas encore été dévoilés, mais il est certain que cette berline aura droit non seulement à une motorisation diesel mais en plus à une version sportive. Enfin, dans les années à venir vont également arriver la MG3 (berline 4 portes qui succèdera au duo Rover 45/MG ZS et la MG0, petite citadine 5 portes qui remplacera le duo Rover 25/MG ZR.
MG B GT

 MG F

MG TF

MG ZR

MG ZT

MG en compétition

Depuis ses débuts, MG fut présent en compétition. Au début des années 1930, une série de voitures réalisées spécialement pour la course, comme la C-Type de 1931 et la Q-Type de 1934, furent construites et vendues à des passionnés qui bénéficiaient d’une assistance importante de la part de la marque. Cela prit fin en 1935 lorsque MG fusionna officiellement avec Morris Motors.

Les records de vitesse

Cependant une série de voitures expérimentales furent ensuite construites et permirent notamment au Capitaine George Eyston de battre plusieurs records du monde de vitesse. En dépit de l’interdiction des courses de vitesse, les tentatives de record de vitesse continuèrent. En 1939 Goldie Gardner dépassa ainsi la barre des 200 mph (321 km/h) au volant de l’EX135 disposant d’un moteur de 1 100 cm3.
À la suite de la deuxième guerre mondiale, les tentatives de records de vitesse recommencèrent dans les catégories 500 cm3 et 750 cm3 dès la fin des années 1940.

Retour aux courses

La décision fut prise de retourner en courses automobiles et c’est ainsi que des MGA furent engagés au Mans en 1955 (course qui fut malheureusement marquée par une terrible tragédie). La meilleure voiture termina 12e au classement.

MG Sport & Racing

En 2001, sous l’impulsion des nouveaux propriétaires qui souhaitaient faire renaître l’esprit sportif de MG, la marque se trouva engagée dans diverses compétitions, et notamment aux 24h du Mans avec la MG X-Power EX251. L’équipe ne gagna pas en course d’endurance ni en 2001 ni en 2002 et quitta officiellement la compétition en 2003. La voiture a cependant continué de courir sous un team privé et a même gagné Le Mans dans sa catégorie en 2006.Des berlines étaient quant à elles engagées en BTCC (British Touring Car Championship), avec la MG X-Power ZS, aux championnats mondial et britannique de rallye, et au championnat indépendant MG de rallye britannique (MG X-Power ZR). En 2004, la firme décida même de s’engager dans l'ultra-compétitif championnat DTM (Deutsche Tourenwagen Masters) en proposant une MG ZT au moteur V8 très fortement amélioré. Cependant la faillite en avril 2005 de MG Rover fit qu’on ne vit jamais cette auto courir.
En BTCC, la marque fut tout d’abord engagée officiellement de 2001 à 2003 sous la bannière MG Sport & Racing. Ensuite et jusqu’à 2006 la MG ZS continue de courir sous les couleurs d’une équipe de premier plan Team RAC (anciennement WSR) et a déjà remporté une série de victoires.En 2012, la marque réapparait dans le BTCC avec le modèle MG6 grâce au team très chevronné MG KX Momentum Racing aux mains du non moins expérimenté pilote britannique Jason Plato et de Andy Neate son coéquipier. Les premiers résultats obtenus en début de saison sont très prometteurs.

lundi 7 octobre 2013

AUTOMOBILES SIMCA

Simca (Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile) était, à l'origine, une firme automobile franco-italienne, créée par Fiat pour construire en France ses véhicules sous licence, vendus sous la marque Simca-Fiat de 1935 à 1938 puis après sous la seule marque Simca.
Ce procédé a permis à Fiat de vendre ses modèles sur le territoire français sans payer de taxes d'importations et de droits de douane, car Simca était une entreprise basée en France et à l'époque il n'y avait pas de politique de libre-échange.
Créée juridiquement le 2 novembre 1934, sa production ne démarra que le 1er juillet 1935. La marque sera reprise successivement par Chrysler puis par Peugeot, elle sera abandonnée en 1980, par Peugeot au profit de Talbot (prestigieuse marque française de voitures de sport et de luxe de l'entre-deux-guerre, rachetée par Simca en 1958 et disparue en 1960, que Peugeot préféra ressusciter). La marque Simca fait aujourd'hui partie du patrimoine de PSA Peugeot-Citroën.

Au début la Safaf

L'histoire de Simca débute avec Ernest Loste, un ancien coureur cycliste de talent qui, pour sa reconversion, décide d'ouvrir un garage automobile à Paris. En 1907, il devient distributeur exclusif des automobiles Fiat pour la France. Après guerre, ses affaires deviennent si florissantes que la maison-mère italienne commence à juger que laisser une petite officine française distribuer ses produits n'est plus concevable.
En 1926 est créée la Safaf (Société anonyme française des automobiles Fiat), filiale française de Fiat-Italie chargée d'assurer la distribution des voitures dans tout l'hexagone. Loste est nommé président de la société mais n'est plus qu'un actionnaire minoritaire, les associés italiens de Fiat détenant l'essentiel du capital. Fiat impose à Loste un jeune directeur turinois de 28 ans, prometteur autant qu'ambitieux, Enrico Teodoro Pigozzi, qui a pour mission d'organiser le réseau de vente.
En 1929, la crise économique mondiale provoque le recul de la production industrielle mondiale et le repli sur soi de l'ensemble des nations. Dans un souci de protectionnisme, les droits de douane sont considérablement accrus : face aux productions françaises, les automobiles Fiat ne sont plus du tout concurrentielles. Les barrières douanières étant devenues trop fortes et l'assemblage de voitures à partir de pièces d'importation n'étant plus possible, Pigozzi - qui a francisé ses prénoms en Henri Théodore - réussit alors à convaincre les actionnaires de Fiat de produire leurs automobiles directement en France.
En 1932, la Safaf, tout en gardant le même sigle acronymique devient alors la « Société anonyme française pour la fabrication en France des automobiles Fiat ». Pigozzi se heurte à un grave problème, car il ne s'agit pas simplement d'assembler des pièces venue d'Italie mais de véritablement fabriquer les pièces et de monter les véhicules. En l'absence d'usine Safaf, Pigozzi met sur pied une nébuleuse de petits sous-traitants qui produisent les pièces à partir des plans italiens tandis que l'atelier de Suresnes est chargé de l'assemblage des automobiles. En 1932 Fiat présente en Italie sa nouvelle Fiat 508 Balilla rebaptisée 6 CV en France. Les premières 6 CV Safaf portent sur la calandre la mention « Fabriqué à 80 % en France » puis « Fabrication française ». Ces voitures se reconnaissent à leur calandre droite et disposent de 3 vitesses. En avril 1934, quelques mois après Fiat en Italie, la Safaf présente la nouvelle version de la 6 CV équipée d'une boîte à 4 vitesses dont la nouvelle ligne sacrifie à la mode pseudo « aérodynamique ».
La 6 CV connaît un vif succès en France qui conduit à une évidence : il devient désormais indispensable de fabriquer les voitures à grande échelle dans une véritable usine et non pas de manière irrationnelle éparpillée chez une constellation de sous-traitants. Le 2 novembre 1934, la Société industrielle de mécanique et carrosserie automobile (Simca) - une entreprise au capital de huit millions de francs, 100 % française, dont tous les actionnaires sont français (Fiat étant dissimulé derrière cette façade française) et dont le fondateur officiellement désigné dans les statuts est le comte Henri Amaury de Jacquelot du Boisrouvray - est créée dans le but d'acheter la très moderne usine Donnet à Nanterre, ce constructeur étant en déconfiture. Simca rachète alors Donnet en 1935. L'usine est entièrement réaménagée par les spécialistes italiens de Fiat. Le 28 juin 1935, ceux qui dirigeront la nouvelle firme Simca sont cooptés par les actionnaires fondateurs. Il s'agit de Roger Fighiéra, nommé président et de Henri Pigozzi, nommé directeur général. Le 1er juillet 1935, l'usine entre en production et les toutes premières Simca-Fiat sortent de la chaîne tandis que la Safaf est englobée dans Simca.
Sur l'écusson des Fiat françaises apparaît, pour la première fois en juillet 1935, le nom Simca en diagonale sur le logo Fiat. La gamme Simca-Fiat comporte alors deux modèles : Simca-Fiat 6 CV clone de la Fiat 508 Balilla et Simca-Fiat 11 CV clone de la Fiat 518 Ardita qui sont donc de simples copies des versions italiennes de Fiat. Dès l'année suivante, en 1936, Simca présente la Simca Cinq clone de la Fiat 500 Topolino qui rencontre rapidement un franc succès auprès de la clientèle hexagonale (la Simca Cinq est même dévoilée en France avant la Fiat 500 en Italie) bien que les manifestations du Front populaire en perturberont quelque peu la mise en production.
La 6 CV simple, économique se vend toujours bien en 1937 malgré l'atmosphère de crise croissante. Son prix de base de 17 500 F correspond à 10 mois de salaire d'un ouvrier qualifié. La 11 CV, de présentation luxueuse, coûte elle 33 000 F. En 1938, la Simca 8, clone de la Fiat 508 C Nuova Balilla, prend la relève de la 6 CV vieillissante qui reste quelques mois au catalogue dans la version fourgonnette 300 kg. La 11 CV disparaît également du catalogue. Les techniques modernes de fabrication, de promotion et de gestion des produits permettent à Simca de devenir très vite le quatrième constructeur français. Mi-1938, un nouvel écusson orné d'une hirondelle (symbolisant le slogan de ses voitures : "un appétit d'oiseau") devient l'emblème de la marque tandis que toute allusion à la société mère Fiat est prudemment effacée car, avec la tension internationale de plus en plus tendue, la xénophobie, notamment envers l'Italie fasciste, prend de l'ampleur en France. Puis la Seconde Guerre mondiale survient et l'activité automobile est en partie gelée.
En partie seulement... Les vainqueurs allemands veulent que toutes les entreprises participent à l'effort de guerre, notamment pour produire des véhicules destinés au front russe. Chaque usine se voit affecter un administrateur désigné par l'occupant. Mais Fiat, firme dont le pays, l'Italie, est allié de l'Allemagne, réussit à obtenir que l'administrateur de Simca soit l'un des directeurs de Fiat-Allemagne. De fait, l'usine de Nanterre va continuer à produire des automobiles pendant encore trois ans, contrairement aux usines Citroën ou Peugeot ou Renault, contraintes à fabriquer du matériel militaire pour l'armée allemande. En 1943, les revers de l'armée allemande conduisent à la cessation du traitement de faveur dont jouissait Simca. L'usine est affectée à la maintenance des véhicules militaires et à diverses fabrications pour l'occupant, notamment des éléments mécaniques pour les motochenilles Kettenkraftrad NSU (filiale allemande de Fiat).

Simca-Fiat 6 CV (1935), version française de la Fiat 508 Balilla
Simca-Fiat 11 CV (1935), version française de la Fiat 518 Ardita
Simca Cinq (1936), version française de la Fiat 500 Topolino
Simca 5 découvrable
Simca 8 (1938), version française de la Fiat 508C ou Fiat 1100 Nuova Balilla
Simca 8 Coupé
L'apogée
En 1942, Simca avait été intégré à la Générale française automobile (GFA) en compagnie de Delahaye-Delage, Unic, Laffly et Bernard, avec pour objectif de rationaliser la fabrication automobile. À la libération, la fabrication reprend progressivement d'autant plus que l'usine a échappé aux bombardements. Le président de la Chambre syndicale des constructeurs automobiles, Charles Petiet, remet Simca sur les rails grâce à l'appui du ministre de la Production industrielle d'alors mais, en échange, l'entreprise s’engage à fabriquer l'AFG mise au point par Jean-Albert Grégoire, devenu directeur général technique en octobre 1944.
Un premier prototype de la Simca-Grégoire, présentant des traits communs avec la future Panhard Dyna X est réalisé en 1945. Un second, plus proche esthétiquement de la future 203 Peugeot et que Simca devait produire, suivant ainsi les directives du plan Pons, est présenté en 1946. Malheureusement pour Grégoire, Pigozzi, qui s'était fait discret suite à ses accointances avec les occupants allemands, réussit à faire capoter ce projet et reprend la direction de l'entreprise, Simca échappant alors à la nationalisation et aux contraintes du gouvernement. La production redémarre avec la Simca Cinq et la Simca 8. La Simca Six, évolution de la Cinq, est lancée en 1947 mais ne rencontre que peu de succès face à la vive concurrence de la 4 CV de la nouvelle Régie Renault vendue moins chère (prix imposé par le Gouvernement) et offrant non seulement quatre vraies places mais aussi quatre portes.
Fiat et Simca - grâce à l'aide américaine de reconstruction de l'Europe de l'Ouest du Plan Marshall - étudient en commun le projet d'une nouvelle voiture moderne de classe moyenne qui se concrétisera au printemps 1950 par le lancement de la Fiat 1400 et au printemps 1951 par celui de sa demi-sœur la Simca 9 Aronde, qui sera présentée abusivement par Fighiéra et Pigozzi comme la première « véritable » (sic) Simca au motif que sa carrosserie et son moteur sont légèrement différents de la Fiat 1400.
L'Aronde est un franc succès qui permet à Simca de dégager d'importants bénéfices. En 1954, Fighiera part à la retraite à l'âge de 79 ans (!). Il est nommé président d'honneur et Pigozzi est nommé P-DG de l'entreprise tandis que Simca, en mal d'agrandissement (son usine de Nanterre étant saturée par le succès de l'Aronde) commence à convoiter la filiale française de Ford : Ford SAF (Société anonyme française). Les modèles Vedette et Comète de Ford SAF se vendent mal car, avec leur V8 très gourmand, elles sont peu adaptées au marché français lourdement taxé. Dès 1952, Henry Ford II songeait à se débarrasser de cette filiale qui avait du mal à écouler sa production et qui, de plus, était sujette à des grèves récurrentes et très dures qui l'effrayaient. En plein Maccarthysme ("la Peur rouge") aux Etats-Unis, Il avait peur que les Communistes prennent bientôt le pouvoir en France ! Simca se porte acquéreur de Ford SAF, accroissant considérablement sa capacité de production grâce à l'usine de Poissy de ce dernier et héritant de la Vedette, entre-temps remise au goût du jour. En 1955, Simca acquiert également la société Unic qui construit des poids lourds. Puis, toujours avec l'aide de Fiat, Pigozzi crée la Someca pour la fabrication de matériel agricole, tracteurs notamment. Unic et Someca feront partie de Simca Industries. Ainsi, Simca devient - un temps - le premier constructeur français privé derrière l'entreprise d'État qu'est la Régie Renault.

Simca Six (1947) - Modernisation de la Simca Cinq : ligne « ponton » et moteur culbuté
Simca 9 Aronde (1951 à 1963)

Simca Vedette

Simca Vedette

Simca Vedette Versailles

Simca Vedette Beaulieu

Simca Vedette Chambord


Simca Vedette Marly

Simca Ariane (1957-1963)

La vente à Chrysler

En 1958, le constructeur américain Chrysler devient actionnaire à 25 % de Simca en rachetant les 15 % du capital appartenant encore à la Ford Motor Company et en prenant 10 % supplémentaires. Simca fabrique alors 200 000 voitures par an et, toujours en manque de place rachète le constructeur Talbot pour son usine de Suresnes. En 1961, les dollars américains permettent à Pigozzi de lancer un nouveau projet - étudié chez Fiat - la Simca 1000. Les solutions techniques, dérivées de la Fiat 850, sont similaires à celles de la Renault R8 avec un petit 4 cylindres placé en porte-à-faux arrière dans une carrosserie cubique à trois volumes. Les modèles de pré-série de la 1000 sortent des chaînes de Poissy en juillet 1961 et elle est présentée au salon de l'auto de Paris en automne. La Simca 1000 rencontre un long succès qui durera jusqu'en 1978, tandis que la gamme Vedette est arrêtée.
La participation de Chrysler passe à 63 % en décembre 1962 avec la vente de la majorité des actions détenues par Fiat qui, avec les facilités du Marché commun, souhaite maintenant se séparer de Simca pour créer sa propre filiale française. Pigozzi est limogé sans ménagement quelques mois plus tard lorsque les Américains s'aperçoivent que la transaction ne comprend pas Simca Industries qui regroupe diverses infrastructures et marques indispensables à la bonne marche de Simca Automobiles. Pigozzi se replie avec amertume chez Simca-Industries, dont il est également le PD-G, et à son décès prématuré un peu plus d'un an plus tard (il ne se remettra jamais de son limogeage de Simca Automobiles), Umberto Agnelli le remplacera et rebaptisera Simca Industries en Fiat France Société Anonyme (FFSA). Il en fera, à nouveau, la filiale française de Fiat. Ainsi, de la SAFAF de 1928 à la FFSA de 1964, Fiat a bouclé la boucle autour du protectionnisme français avec Simca.
En 1963, Georges Héreil, ex-patron de Sud-Aviation (le constructeur des avions Caravelle) devient le nouveau P-DG de Simca et doit batailler ferme face à sa direction américaine pour défendre le projet de la nouvelle Simca 1100 (projet ébauché par Pigozzi à partir d'une étude Fiat qui sera commercialisée par sa filiale Autobianchi sous le nom de Primula). Les dirigeants ne veulent en effet pas engager d'argent pour étudier un nouveau véhicule alors que certains modèles de la gamme Chrysler pourraient être mis sur le marché français. Finalement Héreil obtient gain de cause et la Simca 1100 (hayon arrière et traction avant à moteur transversal) est lancée en 1967 : nouveau succès avec plus de 2 millions d'exemplaires vendus jusqu'en 1981.
En juillet 1970, la société Simca est renommée société Chrysler France, suite au rachat total du solde des actions encore détenues par Fiat par le constructeur américain. La marque Simca est cependant conservée sur les modèles jusqu'en 1980. Durant les années qui vont suivre, Chrysler Europe va négliger d'investir dans l'évolution de ses mécaniques et va rapidement se retrouver à bout de souffle. En août 1978, Chrysler est contraint, pour survivre, de se replier aux États-Unis et donc de revendre l'ensemble de ses filiales européennes : Chrysler France (ex-Simca), Chrysler United Kingdom (ex-Rootes) et Chrysler España (ex-Barreiros). Elles sont reprises par Peugeot SA sous l'œil bienveillant - et avec l'aide - du gouvernement français. Pour la première fois de son histoire, Simca devient enfin 100 % française.
Mais, coup de théâtre : Peugeot SA décide de faire disparaître la marque Simca un an plus tard, en juillet 1979 (pour les modèles 1980), et de la remplacer par Talbot. Ce changement de nom de marque sera un très grand échec et la marque Talbot disparaîtra seulement six ans plus tard. Aujourd'hui l'usine de Poissy - ex-Ford SAF, ex-Simca, ex-Chrysler France, ex-Talbot - dont Enrico Teodoro Pigozzi était si fier, est toujours en pleine activité, elle produit des Peugeot et des Citroën.

Simca 1000

 Simca 1000 Rallye 2

Coupé Simca 1200 S
Simca 1300 / 1500
Simca 1301 / 1501
Simca 1100 (1967-1981)

Simca-Chrysler 160 / 180 / 2 litres / 1610 (1970-1980)

Matra-Simca Bagheera (1973-1980)

Simca-Chrysler 1307 / 1308 / 1309 (1975-1979), élue voiture de l'année 1976

Matra-Simca Rancho (1977-1984), SUV sur base de Simca 1100

Simca-Chrysler Horizon (1978-1985), élue voiture de l'année 1979, fabriquée également aux États-Unis sous le nom de Dodge Omni et Plymouth Horizon jusqu'en 1990

Quelques dates

  • 1907 : Ernest Loste crée le premier réseau de distribution Fiat pour la France.
  • 1926 : Création de la Safaf (Société anonyme française des automobiles Fiat), filiale française de Fiat chargée d'assurer la distribution des voitures Fiat dans tout l'hexagone.
  • 1932 : La Safaf devient Société anonyme française pour la fabrication en France des automobiles Fiat.
  • 1934 : Création juridique le 2 novembre de la Société industrielle de mécanique et de carrosserie automobile (Simca), par Fiat cachée derrière des actionnaires fondateurs obligatoirement tous français.
  • 1935 : Simca rachète le constructeur Donnet et dispose enfin d'une usine moderne à Nanterre que Fiat réaménagera entièrement durant près de six mois sur le modèle de son usine du Lingotto.
  • 1935 : Le 28 juin le conseil d'administration coopte Roger Fighiéra et Enrico Teodoro Pigozzi. Le lendemain ils sont nommés respectivement président et directeur général à effet du 1er juillet 1935.
  • 1935 : Le 1er juillet est la date officielle du démarrage de l'usine et donc de la sortie des toutes premières Simca-Fiat. En réalité il faudra trois jours de plus, soit le 4 juillet, pour que la sortie des toutes premières Simca-Fiat soit effective.
  • 1942 : Simca est intégré à la Générale française automobile (GFA) avec Delahaye-Delage, Unic, Laffly et Camions Bernard.
  • 1945 : La collaboration et l'origine italienne de la firme font peser sur Simca la menace d'une nationalisation qui est finalement évitée grâce à Roger Fighiéra et au baron Petiet.
  • 1951 : Lancement de l'Aronde, le premier modèle original de Simca (mais étudié en collaboration avec Fiat qui a sorti un an plus tôt sa cousine en Italie : la Fiat 1400). Son succès est immédiat et installe confortablement la marque Simca, parmi les constructeurs importants de l'Hexagone. La même année, Simca rachète Unic constructeur de poids-lourds.
  • 1954 : Simca rachète la filiale française de Ford (Ford-SAF), qui reçoit en échange 15 % du capital de Simca. Fiat garde sa participation majoritaire d'origine. Le siège social déménage dans l'usine moderne de Poissy. Avec ce rachat, Simca récupère la gamme des modèles Vedette.
  • 1958 : Simca rachète le constructeur Talbot. Ford vend sa participation de 15 % dans Simca à Chrysler. Fiat commence à se désengager de Simca.
  • 1961 : Lancement de la Simca 1000. Long succès, qui durera jusqu'en 1978. Fiat cède la majorité du capital à Chrysler et fonde une nouvelle filiale en France : la FFSA (Fiat France S.A.).
  • 1967 : Lancement de la Simca 1100. Succès qui terminera sa carrière en 1981.
  • 1970 : Simca, qui avait été petit à petit phagocyté dans les années 1960 par Chrysler Europe, devient la société Chrysler France. Chrysler-Europe comprend aussi la marque espagnole Barreiros poids-lourds et Simca-España, ainsi que les marques britanniques de l'ancien groupe Rootes Hillman, Sunbeam, Humber, Singer, Karrier et Commer.
  • 1978 : Chrysler vend sa filiale Chrysler Europe à PSA Peugeot-Citroën.
  • 1979 : PSA change l'appellation Chrysler Europe en Talbot.
  • 1980 : La marque Simca est abandonnée à la fin du millésime. Elle appartient toujours au groupe PSA. Sous le nom de Talbot, plusieurs modèles conçus par Simca seront commercialisés sans succès jusqu'en 1986 : Horizon, Samba, Solara, 1510, Tagora.
  • 2004 : Un musée Simca ouvre à Poissy (CAAPY) sur le centre technique PSA de Carrières-sous-Poissy.

Simca aux États-Unis

Simca a vendu des véhicules aux États-Unis dans les années 1960 mais n'a jamais réussi à s'implanter sur ce marché du fait de la puissance de l'industrie automobile nord-américaine et d'un positionnement inadéquat en termes de modèles proposés. Les modèles proposés étaient la Simc Aronde (1958-1962), la Simca Ariane (1959), la Simca 1000 (1962-1969, vendue sous le nom de Simca 1118) et la Simca 1100 (1969-1971, vendue sous le nom de Simca 1204).