De Dion-Bouton est un constructeur français d'automobiles de qualité, d'autorails et de moteurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle fondé en 1883 par Jules-Albert De Dion.
Histoire
La société, fondée en 1883 par le comte (puis marquis) nantais Jules-Albert de Dion, le fabricant de jouets scientifiques Georges Bouton et son beau-frère Charles-Armand Trépardoux, est à l'origine de l'essor de l'automobile. L'entreprise s'implanta rapidement à Puteaux au quai National, renommé plus récemment quai De Dion-Bouton.
Georges Bouton meurt en 1938 ; Albert de Dion, en 1946.
Véhicules routiers
Les premiers véhicules De Dion-Bouton sont à
vapeur, le tricycle de 1883 est suivi un an plus tard par le premier
tracteur routier pour semi-remorque. En 1894, le comte de Dion fera
sensation en s'installant à l'arrière d'une calèche tirée par
l'un de ses tracteurs entre Paris et Rouen. Les quadricycles,
chariots, tracteurs et omnibus à vapeur seront fabriqués jusqu'en
1904.
Vis-à-vis De Dion-Bouton type G
Premier constructeur à fabriquer entièrement ses voitures, De Dion-Bouton est aussi un fournisseur de moteurs pour plus de cinquante marques dont Delage, Latil, Peugeot et Renault.
En 1900, De Dion-Bouton est le plus grand fabricant d'automobiles du monde. La société produit quatre-cents voitures et trois mille deux-cents moteurs cette année-là. Ces chiffres de production seront dépassés avant la Première Guerre mondiale par ceux de Panhard & Levassor après Renault, Peugeot, Darracq et Berliet.
Comme Michelin à qui elle vend le brevet du fameux Guide au début du vingtième siècle, De Dion-Bouton publie des cartes routières, activité qui débute en 1900 et qui sera cédée à l'imprimeur Vermot en 1908.
De Dion-Bouton type K1 de 1902
En 1902, la marque lance la Populaire - type K1 ou K2 - à moteur avant en deux places 6 HP ou quatre places 8 HP. Un bloc à bicylindres apparaît en 1903 suivi un an plus tard par un quatre cylindres.
En 1903, un modèle De Dion-Bouton avec banquette, appartenant à l'homme d'affaires Ucal-Henri Dandurand, fut le premier véhicule à moteur immatriculé au Québec sous le numéro Q1 peint sur l'arrière par son propriétaire.
En 1905, des modèles 8 HP et 9 HP sont lancés tandis que le châssis tubulaire est abandonné. À partir de cette année-là, De Dion-Bouton s'oriente peu à peu vers les voitures luxueuses avec les lancements de limousines de 12 à 35 HP.
En 1908, la marque construit trois traîneaux à moteur pour l'expédition en Antarctique de Jean-Baptiste Charcot.
Au Salon de Turin 1910, le type CJ de 6,1 litres est la première automobile vendue avec un moteur V8. L'année 1913 marque la fin du monocylindre.
Pendant la Première Guerre mondiale, De Dion-Bouton produit pour l'armée française des obus, des véhicules et des moteurs d'avion en V, Farman étant client dès 1911.
La paix revenue, la marque reprend la fabrication de limousines incluant un modèle à moteur V8 remplacé par un huit cylindres en ligne à la fin des années 1920.
Ainsi, De Dion-Bouton ne saura pas élargir sa
clientèle et se replie sur la vente d'utilitaires.
Durement touchée par les conséquences de la crise de 1929, elle abandonne la production d'automobiles de tourisme en 1932. Elle poursuivra cependant celle d'autobus et de balayeuses-arroseuses jusqu'en 1953 ainsi que de bicyclettes pendant encore une dizaine d'années avant d'être acquise par une petite entreprise berrichonne. Rachetée par l'importateur de Rover, elle construit un camion de pompier De Dion-Bouton en 1968.
Dog-car à vapeur de 1885
De Dion-Bouton type J 1902
De Dion-Bouton 1903
De Dion-Bouton landaulet 1908
De Dion-Bouton landaulet 1908
De Dion-Bouton type DH
L'autocanon
Autocanon De Dion-Bouton en position de tir.
En 1910, il y eut un véhicule qui avait reçu un Canon de 75 modèle 1897 pour une plus grande mobilité, il y eut une version 1913 pour tirer contre les aéronefs, ballons captifs à l'époque. Ses caractéristiques :
- 5,6 tonnes,
- 15 km/h sur route,
- tir de 0 à 70° en hauteur avec un frein modifié,
- rotation entre 0 et 240°,
- un tir toutes les quatre secondes,
- mise en place en deux minutes (terrain favorable),
- douze servants.
Les premiers exemplaires furent affectés à la
défense du G.Q.G.
Autocanon De Dion-Bouton
Autorails
De Dion-Bouton est le premier constructeur automobile à s'imposer dans le secteur ferroviaire avec les Autorails De Dioàn-Bouton.
Entre 1900 et la Première Guerre mondiale, des moteurs à vapeur pour des autorails sont construits pour des entreprises étrangères, comme la hongroise Ganz, ainsi que des moteurs à essence pour les automotrices pétroléo-électriques des Chemins de fer unis d'Arad à Csanad (ACsEV) en Hongrie.
Après la guerre de 1914-1918, l'entreprise devint un constructeur ferroviaire à part entière puisque de 1923 à 1948 De Dion-Bouton fut le principal constructeur français d'autorails à voie métrique avec deux-cent cinquante véhicules pour les réseaux secondaires essentiellement français.
Ces autorails étaient destinés à permettre
l'évolution de ces réseaux dont les trains à vapeur étaient trop
lents et trop coûteux, et à faire face à la concurrence de
l'automobile alors en plein développement.
Aujourd'hui, certains autorails De Dion-Bouton sont préservés par des chemins de fer touristiques.
Autorail De Dion-Bouton type JM à voie métrique des Tramways de la Sarthe, livré en 1924 ou 1925
Autorail De Dion-Bouton ZZ 13 de la ligne du Blanc - Argent.
Autorail De Dion-Bouton type OC-1 de l'ACFCdN aux Chemins de fer des Côtes-du-Nord.
L'autorail De Dion-Bouton X-202 ex-CFD du MTVS.
Autorail De Dion-Bouton type JM-4 à voie métrique de l'AMTUIR ex-Chemins de fer des Côtes-du-Nord.
Autorail n°207 du chemin de fer du Vivarais.