Talbot était
un constructeur automobile franco-britannique dont la branche
française, devenue indépendante grâce à Anthony Lago, fut vendue
à Simca en 1958. Rachetée par Peugeot à Chrysler Europe en 1978,
la marque appartient depuis au groupe PSA Peugeot-Citroën.
De Clément-Talbot à Talbot-Lago
En 1903, Adolphe
Clément (Clément-Bayard) et Charles Chetwynd (président du British
automobile commercial syndicate et 20e
comte de Shrewsbury and Talbot) fondent Clément-Talbot pour
assembler en Angleterre les automobiles
Clément-Bayard françaises .
En 1919, la firme fut rachetée par la filiale
anglaise de la firme française Darracq pour former la
Clément-Talbot-Darracq Ltd puis, après avoir racheté Sunbeam, la
STD Motors Ltd (Sunbeam-Talbot-Darracq, le nom de Clément étant
abandonné). C'est à partir de 1920 que les voitures Darracq vendues
en France prennent la marque Talbot-Darracq.
Dès 1921, la marque s'engage en compétition.
Jusqu'en 1925, la Talbot-Darracq 1500 à double arbre à came en tête
va remporter à plusieurs reprises la Coupe Internationale des
voiturettes au Mans et à Brooklands, les 200 miles.
En 1922, les automobiles Talbot-Darracq
deviennent des « Talbot ». Celles-ci sont une 15 ch
(quatre-cylindres) et une 24 ch (V8 et freinage sur les quatre
roues), des voitures haut de gamme succédant aux Darracq sans
sopupapes. Depuis le Salon de Paris 1921, une populaire 10 ch à
soupapes en tête s'ajoute équipée d'une boïte de vitesses à
quatre rapports en 1926.
Talbot Lago Baby 3 litres 1936
Au Salon 1925, un moteur à six cylindres
apparaît qui remplacera le bloc à quatre cylindres en 1927. Cette
année-là, la marque abandonne la compétition et la huit-cylindres
1500 de course à double arbres à cames en tête. Sur les voitures
particulières, les roues avant deviennent indépendantes au Salon
1932. Elles sont généralisées en 1933.
Début 1934, l'ingénieur italien très
anglicisé Anthony Lago reprend à son compte la firme alors en
difficulté avec la volonté de la moderniser. Ainsi, sortirent des
voitures sportives alliant le style britannique et l'innovation
française sous la marque Talbot-Lago.
Jusqu'en 1939, au sein de la vaste nouvelle
gamme combinant moteurs et carrosseries, le châssis le plus sportif
équipe la Baby.
Le radiateur caractéristique avec la calandre bisautée est de
retour et la boîte de vitesses pré-sélective Wilson est en option
sur la plupart des Talbot-Lago.
À partir de 1936, le modèle d'exception est
la T150 C dans ses variantes Lago Spécial et Lago SS (Super Sport).
Celles-ci recevront des carrosseries hors série comme la célèbre
berlinette « Goutte d'eau » de Figoni & Falaschi.
Talbot-Lago berline Record (1946)
En 1946, la fabrication de modèles à moteur à
deux arbres à cames débute à l'usine de Suresnes.
En 1949, la marque est victorieuse au Grand
Prix de Belgique et au Grand Prix de France face à Ferrari et à
Maserati grâce à la monoplace T26 C 4,5 L qui courra jusqu'en
1951. En 1950, Louis Rosier et fils remportent avec une T26 GS de
230 ch les 24 Heures du Mans. 1951 voit la victoire de
l'équipage Gunnar Bengtsson - S.Zetterberg dans la fameuse course
suédoise de rallye historique Midnattssolsrallyt (Le Rallye du
Soleil de Minuit) sur T26 GS.
Coupé Talbot-Lago Sport 2500 (1955)
1951 Pennock Talbot Lago T26 Grand Sport
En 1950, Vincent
Auriol, président de la République, commande une décapotable Lago
Record à quatre portes pour servir de voiture officielle.
Deux ans plus tard, apparaît au Salon une nouvelle
carrosserie pour le coupé Lago Grand Sport 6-cylindres de
4,5 litres. C'est alors le modèle le plus rapide de l'époque.
À cause d'un prix de vente prohibitif, les ventes restent
confidentielles.
Anthony Lago lance alors au Salon 1955 un coupé
Lago Sport 2500 à quatre cylindres 2,5 L de 120 ch à
châssis tubulaire, réplique en réduction du coupé 4,5 litres
dont la production est arrêtée.
À l'automne 1957, Talbot-Lago, qui connaît de
plus en plus de difficultés, renonce à la production de ses
moteurs. Il achète à BMW un V8 de 138 ch SAE pour son coupé
appelé désormais « Lago America » qui bénéficie d'une
conduite à gauche. Mais le marché reste trop étroit et fin
décembre 1958, Simca rachète la marque Talbot alors au bord du
gouffre. Les tout derniers coupé América recevront le vieux moteur
V8 à soupapes latérales de 95 ch SAE de la Simca Vedette. En
1960, la marque est mise en sommeil.
Coupé Talbot-Lago Grand Sport par Saoutchik (1948)
Talbot-Lago coach Record (1947)
Talbot-Lago Type T-26 Record 1947
Talbot Lago Super Sport T150C Louis Vuitton Classic
Talbot Lago T150C-SS 1939
Talbot-Lago T-26 1949
Talbot-Lago Grand Sport Saputchik coupe 1951
Talbot-Lago T14 LS Special Light Weight Coupe 1956
Talbot Lago Sport Dupont 1957
Talbot-Lago America 1957
De Simca-Talbot à
Peugeot-Talbot
Simca est, au cours des années 1960, absorbée
peu à peu par le constructeur américain Chrysler pour finalement
faire partie intégrante en 1970 du groupe Chrysler Europe regroupant
plusieurs marques européennes dont certaines en Grande-Bretagne
(Hillman, Humber, Sunbeam).
En août 1978, Chrysler, dans la tourmente,
vend ses opérations européennes à SA Peugeot-Citroën, notamment
les usines de ¨Poissy (France), Linwood, Ryton (Grande-Bretagne) et
Madrid Villaverde (Espagne). Alors, Peugeot chercha dans le pool de
marques appartenant à l'ancien groupe un nom connu à la fois en
France et en Grande-Bretagne pour remplacer celui de Chrysler.
Ainsi, il exhuma le nom de « Talbot »
dès juillet 1989 (accolé pendant un an à Simca en France) comme
nouveau dénominateur commun de toutes les anciennes filiales de
Chrysler et offrit un lifting à tous les modèles alors en
production.
Ajouté à ce changement de nom perturbateur,
un choc pétrolier, une crise économique, des grèves massives et
des modèles vieillissants vont peu à peu avoir raison de l'avenir
de la marque. D'autant plus que la direction de PSA décide de
fusionner les réseaux de distribution Talbot avec ceux de Peugeot
qui seront peu motivés pour vendre les ex-Chrysler-Simca. Malgré le
demi-succès de la Samba lancée fin 1981 et l'engagement en Formule
1 avec Ligier, le résultat ne tardera pas à tomber : chute
vertigineuse des ventes et des parts de marché de la marque. Le
lancement de la Tagora n'arrangera rien.
Ainsi, lorsque la remplaçante de l'Horizon
doit être lancée en 1985 sous le nom de Talbot Arizona,
PSA va préférer finalement la commercialiser sous le nom de Peugeot
309, tant l'image de marque de Talbot est devenue mauvaise. L'arrêt
de mort de la firme au T cerclé est alors signé. Talbot va
s'éteindre peu à peu, d'abord en France en 1986 puis en Espagne en
1987 avec l'arrêt de la Solara et de l'Horizon. En Grande Bretagne,
la marque vivra encore de façon étonnante jusqu'au milieu des
années 1990, en commercialisant un unique modèle, l'Express, un
utilitaire frère jumeau des Peugeot J5 et Citroën C25.
Cabriolet Talbot Samba (1984)
Talbot Express (1991)
Talbot Horizon
Talbot 1510
Talbot Solara
Talbot Tagora
Talbot-Lago T26C
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